La Province de Liège a acquis le domaine du château de Jehay en 2000. Elle a depuis la volonté de remettre en valeur le abords du château. Après la restauration d’un ancien potager, l’abattage d’une ancienne pessière non historique et la mise en valeur d’une partie du parc, elle désire maintenant récupérer et remettre en usage des parties moins fréquentées de la propriétés.
La propriété possède une magnifique drève historique de châtaigniers. Toutefois, depuis 2007, la Province voit ce patrimoine se délester de quelque sujets chaque année sans pouvoir agir.
Dans la volonté de remettre en valeur cette drève, ils nous ont alors contactés afin d’établir un état des lieux de cette drève et d’établir un plan de gestion pour permettre sa pérennité. Sont prévus 4 visites des arbres en 24 mois.
Lors de la réunion de lancement, il a été convenu que la première serait principalement axée sur l’aspect sécuritaire afin de pouvoir guider stratégiquement les choix en termes d’occupation et d’aménagement du site. Le risque est dès lors évalué sur base d’une fréquentation estimée moyenne « élevée », soit une occupation de cibles mobiles (piétons ou cyclistes) de 15 min/jour à 2.4 heures/jour. Le risque est ainsi estimé pour une fréquentation type pour l’ensemble des arbres.
Le site comprend 87 châtaigniers dont les circonférences dépassent les 200cm de circonférence et sont majoritairement des arbres vétérans.

Ce terme de vétéran est utilisé pour qualifier un arbre d’un âge chronologique élevé par rapport aux autres individus de cette espèce (pour une région considérée).
Ce stade de développement, postérieur à un stade adulte, peut ou non induire l’apparition des traits suivants :
- Hétérogénéité de comportement des dominances apicales (réitération, descente de cime partielle ou totale, diminution de croissance…) ;
- Hétérogénéité et cloisonnement des processus physiologiques (rejets de collet, colonne cambiale…) ;
- Traits propres à la sénescence (processus de mort naturelle). Attention ces traits varient selon l’essence. Exemple de traits : contour du houppier en choux-fleurs très marqué, nombre de fourches maîtresses > 10, raréfaction de la fructification, arcures marquées jusqu’à la cime, axes agéotropes, axes en ficelles…
Ce stade peut s’étaler sur plusieurs dizaines voire centaines d’années et ne doit avoir d’incidence directe sur le maintien de l’arbre, même si des désordres physiologiques sont présents. Un arbre vétéran présente très souvent les mêmes capacités de résiliences qu’un arbre adulte.
L’arbre vétéran doit faire l’objet de mesures de préservation et de protections spécifiques. En effet, ces arbres constituent inévitablement un intérêt biologique, esthétique ou culturel et patrimonial important voir exceptionnel. Vu la complexification morphologique des arbres vétérans, chaque sujet demande un suivi et une gestion unique et spécifique à l’individu.